Chapitre 4
— Le culte du capital
Patriarcat, sexisme, prostitution, oppression et exploitation sexuelle, autant de mots usés par le temps, mais qui continuent de peser lourd. Tellement, que l’on en vient à se demander s’il reste vraiment quelque chose à en dire. Si anciens et actuels, ces enjeux en sont devenus ordinaires, voire une fatalité, et c’est justement là la plus grande menace : ils se fondent dans le quotidien, invisibles, mais toujours actifs.
Nombreux sont ceux qui ont l’impression de ne pas être concernés ou se sentent impuissants face aux décisions prises par les dirigeants de ce monde, et avec raison ! Verbiage creux, manque d’informations et de suivi, rien n’est simple lorsqu’il s’agit de politique. Nombreuses sont les possibilités quant aux réelles intentions des puissants de ce monde. Qu’en sait vraiment le commun des mortels ? Assez ironiquement, le langage populaire n’est pas très « populaire » lorsqu’il s’agit des droits du peuple. Le simple citoyen est tenu loin de ce qui se trame derrière le rideau de la scène politique.
Comme l’a écrit Albert Jacquard :
« Peu à peu, le fossé s’élargit entre ceux qui précisent le contenu de la connaissance et ceux qui ont besoin de connaître la réalité pour mieux faire face aux difficultés. »
De toute évidence, le domaine de l’environnement est loin d’être toujours prioritaire. Le profit au détriment des droits de la personne et de l’environnement n’est une cachette pour personne. Partout, on nous promet un changement sur tous les fronts. Parfois, nous y parvenons. Toutefois, les mots génocide, féminicide, esclavage, exploitation, corruption, privatisation, guerre, famine, maladie, pollution, réchauffement climatique, pauvreté, racisme, et j’en passe, sont encore très actuel.
Le capital est devenu la nouvelle divinité, et son culte justifie toutes les destructions.
Il serait trop simple d’accuser seulement l’élite. La vérité est plus crue : chacun de nous participe, consciemment ou non, à la perpétuation de ce système. Les structures de domination se maintiennent parce que nous les entretenons aussi, par habitude, par peur, par conformisme. Tant que nous continuons à valoriser le paraître plutôt que l’être, à placer l’argent et le pouvoir au sommet de l’échelle, la paix restera un mirage.
Comme le dit le philosophe Omraam Mikhaël Aïvanhov :
« Avec l’intellect, on ne connaîtra jamais la réalité. On connaîtra peut-être beaucoup de détails à la surface, mais jamais la quintessence. C’est au cœur qu’est donnée la faculté de pénétrer la réalité. »
Changer le monde, c’est d’abord revisiter notre rapport à l’amour et à la sexualité. On peut multiplier les lois, les traités, les réformes, rien n’y fera tant que la base humaine — notre manière d’aimer, de désirer, de vivre avec notre corps — reste contaminée par la honte et le non-dit.