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                                                                                     CHAPITRE 10

 

 

 

 

Plus de femmes que l’on imagine occupent des postes de travail tout à fait conventionnel et travaillent aussi à temps partiel comme travailleuse du sexe. Seulement, la majorité le fait dans le plus grand secret puisqu’elles savent pertinemment que ça pourrait nuire à leur carrière ainsi qu’à leur vie personnelle. Comme je le mentionnais plus tôt, la femme d’aujourd’hui ne peut pas utiliser sa tête et performer dans un métier conventionnel tout en tirant profit de ses attributs physiques dans une autre sphère de sa vie. Elle n’y est tout simplement pas autorisée et, bien souvent, les autres femmes ne se gêneront pas de le lui rappeler.

 

Par ailleurs, il semblerait y avoir une tendance persistante à croire qu’il suffit d’avoir une belle apparence ou être simplement pourvu d’un vagin pour arriver à faire ce travail. C’est à mon sens un raisonnement particulièrement réducteur et erroné qui ne tient pas compte de la réalité. Bien qu’à première vue avoir un physique avantageux semble être le seul atout nécessaire, la réalité dépasse largement cette impression. D’abord parce qu’il y a toute une différence entre faire le travail et le faire de la bonne façon. Tout le monde peut nager, mais très peu d’entre nous possèdent les aptitudes pour devenir nageurs olympiques.

 

Toutes les femmes n’ont pas le profil pour travailler dans ce domaine. Comme pour n’importe quel métier, il faut certaines aptitudes, certaines qualités. Il faut avoir la capacité d’entrer facilement en contact avec les autres et tisser rapidement des liens. Il est indispensable d’avoir une certaine écoute, de la patience, une grande sociabilité, de la compassion, de l’empathie, beaucoup d’assurance et de confiance en soi ainsi qu’une forte personnalité et une capacité d’adaptation exceptionnelle. Il n’y a pas de place pour la naïveté.

 

Il ne faut surtout pas être pudique, gêné ou complexé. On doit aussi reconnaître nos limites tant physiques que psychologiques. Cela exige également une certaine forme physique. Savoir flairer le danger, cerner les gens rapidement et reconnaître leurs besoins est incontournable. Il faut être capable d’imposer ses limites, de se défendre et de répliquer si nécessaire. Avoir tendance à en faire une affaire personnelle et à se laisser abattre par les remarques d’autrui n’a pas sa place dans ce métier. Posséder une bonne connaissance de la valeur de l’argent, avoir un plan, ainsi que des buts précis et réalistes sont essentiels. Par conséquent, être pourvu d’un physique agréable et d’une forte libido est certes très avantageux pour la travailleuse du sexe, mais c’est loin d’être suffisant.

 

 

De plus (et c’est sans doute l’un des points les plus importants), si l’on ressent la nécessité d’embrouiller son esprit à l’aide d’une quelconque substance pour être capable de faire ce travail, il faudra alors cerner les raisons précises qui nous poussent à la consommation et tenter de les gérer autrement. Ce travail n’est pas fait pour tout le monde et si la consommation d’alcool ou autres vous semblent inévitables pour y faire face, c’est sans doute parce que celui-ci ne vous convient simplement pas. Les clients, bien qu’ils soient souvent sympathiques, méritent-ils vraiment que vous ruiniez votre santé pour leur seul plaisir d’un soir ? D'ailleurs, aucun travail ne mérite que vous y laissiez votre santé.

 

Et, comme pour le domaine des sports, celui du mannequinat ou n’importe quel métier où l’image et le corps sont mis à l’épreuve, il faut reconnaître la limite de temps. Bien sûr, il est possible de travailler en tant que travailleuse du sexe jusqu’à 50 ou 60 ans. Par contre, plus le temps passe, plus la rentabilité diminue et les risques d’épuisement physique et psychologique augmentent, surtout dans un tel contexte social.

 

De plus, le travail du sexe demeure évidemment un travail et, comme dans n’importe quel métier, il faut s’attendre à vivre des moments plus ou moins agréables. C’est un travail parfois ingrat qui demande beaucoup de tact et de tolérance. Si l’on considère souvent le fruit de la prostitution comme de l’argent « rapide », il n’est pas pour autant toujours synonyme d’argent « facile ».

 

Il y a de cela des millénaires, nous avons dessiné le portrait de la fille de joie, sans jamais y rectifier quoi que ce soit. Un portrait sombre et peu flatteur, un visage à l’image du diable inspirant dégout et aversion. Puis, nous avons tracé celui de la femme jouet, sans âme et sans valeur. Une victime pour laquelle on ne peut qu’avoir pitié, un corps dénué de personnalité, un insignifiant et vulgaire récipient destiné à contenir notre tropplein de haine et de sperme.  

 

À travers les époques et les sociétés, les prostituées ont (à quelques exceptions près) toujours été perçues de la même façon, un instant comme des criminelles pécheresses avides d’argent, menteuses, voleuses et droguées, et tantôt comme des victimes incapables de choix et dépourvues d’autonomie.

 

Nous avons ensuite établi le profil du client. Il semble y avoir encore aujourd’hui une tendance généralisée à croire que tous les clients ont sensiblement le même profil. Il y a d’abord le stéréotype du vieux libidineux ou encore du jeune à l’appétit sexuel débordant. Vient ensuite celui de l’agresseur, sans scrupule et sans pitié.

 

 

Mais tout cela n’est qu’une ébauche, un brouillon où les lignes principales manquent à l’appel, un amoncellement de préjugés, la représentation grotesque d’une réalité beaucoup plus complexe et nuancée qu’on le croit.

 

Dans les faits, les clients émanent de tous les domaines. Ce sont des hommes d’affaires, des médecins, des avocats, des juges, des travailleurs de la construction, des chefs d’entreprises, des employés, des personnes sans emploi… Des gens provenant de tous les milieux, de toutes les classes sociales, de tout âge et de toute nationalité. Toutes les situations sont présentes : célibataire, divorcé, en couple ou marié. Selon les statistiques, ils seraient par ailleurs près de 55,5 % à être pères.

 

J’ai passé plusieurs années en compagnie de ces gens. J’y ai fait la rencontre de toutes sortes de personnes, de bonnes et de moins bonnes, comme dans n’importe quel milieu. J’ai rencontré des travailleuses du sexe intelligentes, admirables, humaines, ouvertes d’esprit, honnêtes et sensibles. Des femmes qui ne manquent pas de personnalité, qui ont des opinions, des rêves et autant de valeur que n’importe quel autre être humain.

 

J’ai connu des clients merveilleux au cœur tendre, des hommes fragiles, vulnérables, généreux, respectueux et sincères. J’ai côtoyé des gens inspirants qui m’ont touché, m’ont ému, fait rire et réfléchir. D’autres qui m’ont poussé à devenir une personne encore meilleure. Qu’il s’agisse des travailleuses du sexe ou des clients, il n’y a pas de profils types. On y retrouve tous les types de personnalité. Ce sont nos pères et nos mères, nos frères et nos sœurs, nos amis, nos amours… Ce sont des gens comme nous tous qui méritent respect et considération.

 

En somme, la sexualité est en partie redevenue une activité normale, saine et recommandée par la médecine. Une activité sexuelle régulière améliore la santé, protège la femme du cancer du sein et l’homme de celui de la prostate. Faites l’amour deux fois par semaine et vous verrez votre espérance de vie augmenter, vous vivrez plus jeune et plus équilibré. 

 

Les bienfaits d’une sexualité épanouie sont nombreux. Mais qu’advient-il de celles et ceux qui n’ont pas assez de charme, de charisme, de pouvoir ou de temps pour s’attacher exclusivement à une autre personne ? Des veufs et des veuves ? Des handicapés ? N’ont-ils pas droit à des moments de bonheur et de tendresse comme tout le monde ?

 

 

Quoi qu’il en soit, la question de la prostitution fait partie des enjeux des sociétés d’hier comme de celles d’aujourd’hui… Un interminable débat. On voit sa nécessité, mais on n’a pas envie de la voir. On critique donc ceux qui mettent la prostitution en œuvre en se disant que si personne ne la faisait il n’y aurait aucune prostitution, donc aucun problème.

 

Le fait est que la sexualité fait partie des besoins essentiels de l’humain. Si bien que nous l’avons placée à la base de la pyramide de Maslow, au même titre que tous les autres besoins physiologiques tels que  : respirer, boire, dormir, manger et éliminer. Combler ce besoin est peut-être plus ou moins facile pour une grande majorité, mais pour certains cela semble presque impossible. 

 

Nombreux sont ceux qui n’ont pas la chance d’avoir quelqu’un dans leur vie. Le sexe n’est pas facilement accessible pour tous. Les obstacles physiques, psychologiques, économiques, environnementaux et sociaux sont nombreux. Les personnes vivant avec un handicap physique ou un problème de santé mentale sont parmi les premières victimes des tabous entourant la sexualité.

 

La quasi-absence de reconnaissance de l’accompagnement à la vie affective, intime, sensuelle ou sexuelle des personnes handicapées me consternait. Je me demandais alors s’ils avaient le droit de combler leurs besoins sexuels comme tout le monde, sans que l’un ou l’autre (le client ou la travailleuse du sexe) soit critiqué (socialement ou juridiquement).

 

Comment l’accès à une vie sexuelle acceptable peut-il relever d’une question de droit ?

 

Une réflexion doit s’ensuivre quant à la définition des droits sexuels en droit international et à la manière dont sont institués ceux des personnes handicapées. L’examen des normes existantes mène à la conclusion que, malgré des avancées dans ce domaine, les droits sexuels demeurent limités quant à ses droits lors des négociations de la convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). Malgré son caractère essentiel, la sexualité ne semble véritablement considérée comme un besoin fondamental que lorsqu’elle ne gêne pas les mœurs établies.

 

« À titre d’exemple, citons le rapport du groupe d’infirmières de l’Hôpital St-Charles-Borromée dans la région de Lanaudière qui dénonce la présence d’un service de prostitution implanté dans leur établissement de soins de longue durée. Le silence autour de l’utilisation de prostitués par des personnes handicapées témoigne d’un malaise évident par rapport à cette pratique. 

 

Des intervenants évitent d’en parler pour ne pas ternir la réputation de l’établissement. D’autres ferment les yeux parce qu’ils la considèrent comme un mal nécessaire pour soulager certains résidents qui deviendraient trop agressifs si leurs besoins sexuels n’étaient pas satisfaits » (La Presse, 2003, p. A 6, édition du 9 décembre 2003). 

 

Certes, il n’est pas nouveau que le recours à la prostitution soit (dans certains pays) mis à la portée des personnes handicapées. Reste que « l’assistance sexuelle » alimente toujours le débat, et ce, sur la majorité de la surface du globe. Bien que la nécessité du recours à la prostitution, à l’assistance sexuelle et au bénévolat a été plus ou moins reconnue, les ressources sont plus que limitées et la sexualité des personnes handicapées demeure un sujet tabou qui soulève la controverse. 

 

Au Canada, ces rencontres particulières sont illégales. Les personnes en situation de handicap sont donc la plupart du temps laissées à elles-mêmes, ce qui finit trop souvent par créer une profonde détresse psychologique. Nombreux sont ceux et celles qui vivent avec le sentiment de ne pas être complet. La virginité forcée peut être tout un poison pour l’esprit. 

 

Sans l’intervention des travailleuses du sexe, nombreux sont ceux qui n’auraient même pas la chance de goûter, ne serait-ce qu’une seule fois, aux plaisirs de la sexualité. D’autant plus que certains n’ont même pas la capacité de se masturber.

 

Comment peut-on vivre sans avoir de contacts humains, jamais de caresses ? 

 

Comment peut-on rester insensible à la misère sexuelle de ces personnes ayant des limitations physiques ou intellectuelles ? 

 

Cette situation est absolument inadmissible. J’irais même jusqu’à dire, inhumaine. Le droit au bonheur, à l’amour et à une sexualité épanouie, ne devrait-il pas être reconnu à chaque citoyen et citoyenne ? 

 

Je tiens d’ailleurs à souligner qu’il n’y a pas que les hommes qui souhaitent obtenir ce genre de services, de plus en plus de femmes le réclament aussi. Puisque les femmes ont maintenant leurs finances bien en main et donc beaucoup plus d’autonomie, elles sont plus enclines à se tourner vers ce type de thérapie.

 

 

De plus, plusieurs semblent croire qu’ils n’ont qu’à faire la rencontre d’autres personnes handicapées pour que le problème soit résolu, mais rien n’est aussi simple. D’abord, ce n’est pas parce que nous sommes nous-mêmes en situation de handicap que nous avons nécessairement une attirance sexuelle envers d’autres personnes handicapées. Ensuite, la sexualité entre deux personnes ayant une limitation physique sévère peut être extrêmement difficile, voire impossible.

 

Rien n’est simple lorsqu’il s’agit de la sexualité des personnes handicapées. L’attirance sexuelle d’une personne en pleine santé envers une personne atteinte de divers handicaps physiques étant encore un sujet tabou, ce désir peut sans doute être parfois difficile à assumer pour certains. 

 

Ainsi, plusieurs raisons font obstacle aux rencontres amoureuses et à l’accompagnement sexuel. Au droit à la sexualité pour tous s’oppose évidemment un refus de la législation d’une forme de prostitution. Une autre raison de s’opposer à la prostitution et à l’assistance sexuelle directe s’explique par un désaccord à l’égard de la promotion de la sexualité récréative qui établit une disjonction entre l’affection et la conjugalité. Le service qu’offre les prostituées encourage une dissociation des affects et de l’excitation sexuelle. La relation sexuelle s’effectue hors de tout projet de lien affectif. 

 

Comme je le mentionnais précédemment, le contexte amoureux de l’activité sexuelle demeure un cadre normatif encore très populaire. C’est que le fameux « tabou » relatif à la sexualité dépasse le débat sur l’assistance sexuelle.

 

Ailleurs, là où l’accompagnement à la vie sexuelle de personnes en situation de handicap est légal, la preuve est faite, l’effet est absolument bénéfique pour la grande majorité d’entre eux. Pour certaines personnes handicapées, le recours à la prostitution serait un mécanisme d’adaptation à leur handicap physique, une solution compensatoire qui permet d’éviter de sombrer dans la solitude et la dépression. 

 

La fréquentation de prostituées peut constituer une forme élémentaire de socialité, une façon d’entrer en relation avec l’autre et d’acquérir une culture sexuelle. L’issue de la rencontre sexuelle par l’intermédiaire de la prostitution est largement positive. Il s’agit d’un exutoire source de plaisir. 

 

 

L’estime de soi étant souvent affectée et complexifiée par la maladie, l’assistance sexuelle permet d’augmenter cette estime de soi et ainsi redonner parfois assez de courage et de confiance pour éventuellement leur permettre de faire des rencontres amoureuses. Exercée par leur capacité physique, la compétence du corps dans la sexualité peut même restituer une forme d’autonomie. 

 

Bien que l’éducation sexuelle soit la pierre angulaire pour prévenir les agressions et les abus, on aura beau organiser des rencontres avec des thérapeutes et toutes sortes de spécialistes, c’est un peu comme apprendre à nager dans un bureau. Rien ne peut égaler l’expérience. De plus, le travail avec les personnes handicapées peut être très délicat. Plusieurs personnes en situation de handicap ont des besoins spécifiques, ce pour quoi les aidants sexuels devraient être formés, qu’ils soient travailleurs du sexe ou non. La vulnérabilité est aussi un facteur important. Entrer dans le monde interlope de la prostitution peut être risqué pour une personne vivant avec des limitations physiques sévères. Pour un parent, ça peut être très difficile de faire appel à un service comme celui-là. Ça prend beaucoup de courage, surtout dans un tel contexte social.

 

Ce serait évidemment beaucoup plus facile si c’était démocratisé, mais tant que nous ne changerons pas notre perception de la prostitution, rien ne sera simple. La problématique de la misère sexuelle des personnes handicapées requiert une réponse globale. Une prise de conscience collective et des actions partagées sont nécessaires pour que l’on puisse un jour passer outre la tyrannie de la beauté et de la performance pour enfin découvrir la richesse de ces hommes et de ces femmes en situation de handicap. Les personnes handicapées ne sont pas des êtres asexués. Ils ont des besoins comme nous tous et je crois qu’il est grand temps que l’on en tienne compte.

 

Outre la situation des personnes handicapées, il y a également ceux qui ne présentent aucun problème de santé particulier, mais qui, pour toutes sortes de raisons, ont beaucoup de mal à entrer en contact avec les autres. Timidité, manque d’assurance, nervosité, manque d’estime due à l’apparence physique ou autres. De nombreux facteurs peuvent faire entrave à une sexualité épanouie. 

 

J’avais toujours eu beaucoup de compassion pour eux, autant que pour mes clients handicapés. Vous seriez surpris de voir à quel point les gens se confient facilement à nous. Ce n’est pas un mythe que certains clients nous paient uniquement pour leur tenir compagnie. Bien que plusieurs ne réclamaient qu’un service sexuel, d’autres ne demandaient qu’à être enlacés. 

 

Bien sûr, je n’étais pas psychologue et le support psychologique que je pouvais leur apporter restait quelque peu limité. Mais parfois, une simple caresse pendant quelques minutes suffit à apaiser bien des maux. En effet, un câlin ou le toucher peut entraîner la libération d’ocytocine, de dopamine, de sérotonine et mener rapidement à une réduction des hormones de stress. 

 

Le toucher et les caresses (sexuel ou non) n’étant pas du ressort d’un psychologue, vers qui peuvent-ils donc se tourner ? 

 

La misère sexuelle des personnes présentant un manque d’habiletés sociales pour quelques raisons que ce soit n’est-elle pas digne d’attention ? 

 

N’est-elle pas aussi importante que celle des personnes en situation de handicap ?

 

Puis, il y a la personne (homme ou femme) tout à fait ordinaire. Celle qui n’a pas de handicaps ni de problèmes de sociabilité, de manque de confiance ou autres… La personne séparée ou divorcée qui n’a pas l’intérêt de faire de nouvelles rencontres ou entrer dans le jeu de la séduction. Celle qui vit un deuil ou une peine d’amour. Celle qui ne ressent pas le désir de l’engagement ou qui n’arrive tout simplement pas à trouver la bonne personne. 

 

Le sentiment de détresse et de profonde solitude que vivent ces gens, qu’il soit momentané ou perpétuel, ne mérite-t-il pas notre considération ?

 

Une vie sexuelle active et satisfaisante ne devrait-elle pas être accessible à tous ? 

 

Et surtout, ne devrait-elle pas être exempte du jugement fallacieux de notre société ?

 

Si la sexualité est un véritable besoin fondamental, alors qu’est-ce qui nous donne le droit de les priver ainsi ?

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